Friday, December 12, 2008

DU PARTENARIAT PUBLIC-PRIVE (3P) AU PARTENARIAT PUBLIC-PRIVE-SOCIETE CIVILE (3P+SC)

Cet article est paru dans Sidwaya du vendredi 5 au 7 septembre 2008 en reponse a l'article ci -dessus titre publie par le PARECAP, une ONG qui oeuvre au renforcement du partenariat entre le public, le prive et la societe civile au Burkina Faso depuis Avril 2007.

Je suis un citoyen intéressé à la vie publique de mon pays et c'est avec curiosité que j'ai lu votre article intitulé ''Du partenariat Public-Prive (3P) au Partenariat Public-Prive-Société Civile (3P +SC)'' paru dans Le Pays no 4173 du vendredi 1er au dimanche 03 Aout 2008.

Nul ne peut aujourd'hui questionner la nécessité d'un partenariat dynamique entre les secteurs public, prive et la société civile pour l'atteinte d'un développement durable (harmonieux) au Burkina Faso. Le nœud gordien est, comme vous l'avez souligné, comment asseoir les bases d'un tel partenariat. En d'autres termes, quel contenu faut-il donner à un tel ''accord'' tripartite?

C'est bien de commencer par situer les rôles de chaque acteur. Le secteur public, j'en conviens, doit veiller à l'instauration d'un environnement propice au développement économique et social à travers les lois et réglementations et les investissements à long terme. Il est vrai aussi que le rôle premier du secteur privé est la création de richesses destinées aux générations présentes et futures.

Mais je n'ai pas bien saisi l'essence du rôle que vous avez attribué à la société civile dans l'interface quant vous dites que ''son travail dans la promotion sociale et le développement économique est bien remarquable''. Si cela a trait à ce qu'elle fait déjà dans la mise en œuvre des divers projets de développement (ce sont des activités qu'elle mène en tant qu’entité autonome), je crois qu'il faut lui donner un rôle plus consistant dans l'interface.

En effet, en plus d'accompagner les secteurs public et privé dans le fonctionnement de l'Etat et la création des richesses, la société civile doit, à mon sens, renforcer son rôle dans la reforme systémique et institutionnelle de notre pays. Elle doit agir comme un système d'alerte et de contrôle de l'action gouvernementale et du secteur privé. Elle doit être une sorte de watchdog (chien de garde en anglais) pour veiller au respect des engagements des secteurs public et privé.

Ce rôle doit être compris et accepté de tous dans l'interface. Car, s'il est nécessaire que le gouvernement intervienne dans le secteur privé lorsque celui-ci ne produit plus les résultats économiques escomptés, il est tout autant utile que la société civile intervienne pour signaler un problème pour la même cause ou lorsqu'il y a échec gouvernemental quelque part. En clair, un rôle plus élargi de la société civile est à envisagé dans l'interface.

Ce serait un atout majeur pour la bonne gouvernance au Burkina Faso, gage d'un développement durable.

Par ailleurs, bien que les concertations soient essentielles pour la mise en place d'une telle interface, je crains que l'approche thématique dont vous proposez ne soit réellement efficace pour atteindre des résultats concrets en matière de développement. Au Burkina, nous aimons les discours exaltants sans suite et les promesses mielleuses.

C'est pourquoi beaucoup de plateformes de discussions ne servent pas leurs causes car les rapports sont vite tombés dans les oubliettes. Je crois que dans un jeu démocratique sincère, les secteurs public et privé se doivent de soutenir la société civile dans le développement de ses capacités en matière d'évaluation des politiques publiques et/ou non gouvernementales afin qu'elle puisse mieux jouer son rôle.

Il ne s'agit donc pas de se réunir parce qu'un cadre de concertation existe mais il faut provoquer le dialogue chaque fois que cela est nécessaire; c'est - à- dire si une ou deux parties ont des propositions concrètes à faire à l'autre. Du reste, l'interface peut se nourrir d'une coopération plus renforcée entre les trois secteurs pour assurer une meilleure prestation de services dans les domaines tels que l'éducation, la santé, l'agriculture, et les techniques de l'information et de la communication.

Voilà mon entendement d'un Partenariat Public-Prive-Société Civile efficace.

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